Padre Pio

Un Capucin du sud de l’Italie !

À l’arrivée de Padre Pio, il y n’avait personne autour du couvent de San Giovanni Rotondo, rien que quelques troupeaux de chèvres et de moutons, qui grimpaient dans la montagne. Un petit sentier permettait l’accès au village. Les Capucins arrivèrent à San Giovanni Rotondo en 1540. Ils érigèrent la croix sur un terrain aux flancs du Montenero, où on l’admire encore aujourd’hui. Elle se trouve devant la nouvelle esplanade, en face d’une aile du premier couvent avec la porte d’entrée, la façade de l’ancienne église et celle de la nouvelle église du Pèlerin à gauche, et, à droite, le monumental «Chemin de Croix» béni en 1939 et la «Maison du Soulagement de la Souffrance», hôpital célèbre dans le monde entier dont les travaux furent lancés en 1947 : l’inauguration a eu lieu en 1956. Simultanément, les groupes de prière furent fondés qui sont plus de 2000 actuellement dans le monde.

Le couvent de Santa Maria delle Grazie, qui accueillit Padre Pio dans ses murs, devint rapidement une maison de sainteté. Au cours des deux premières années de son séjour à San Giovanni Rotondo, Padre Pio associa toujours à la vie religieuse, saintement vécue, et à ses activités de Directeur du Collège franciscain, une activité sacerdotale de directeur de consciences pour un nombre de personnes toujours croissant. La stigmatisation sanglante de Padre Pio, qui se produisit le 20 septembre 1918, fut un grand événement pour San Giovanni Rotondo et le monde entier.

Quelques dates en guise de repères :
Francesco Forgione (1887-1903) passa se jeunesse à Pietrelcina, village à la campagne. A l’âge de 5 ans, il ressent le désir de se consacrer au Seigneur. Il entre au noviciat des Capucins de Morcone. Le 22 janvier 1903, il reçoit l’habit et prend le nom de frère Pio. Le 18 juillet 1909, il est ordonné diacre. De santé fragile, il retourne dans sa famille entre janvier 1910 et février 1916 ! Le 10 août 1910, il est ordonné prêtre. En novembre 1915, il fut appelé dans l’armée. Il eut de longues permissions pour raison de santé. A partir septembre 1916, il réside au couvent de San Giovanni Rotondo. Les événements surnaturels se succèdent : entre le 5 et le 7 août 1918, il connaît le phénomène de la transverbération du cœur et le 20 septembre, il reçoit les stigmates. Les foules commencèrent à affluer et les journaux à rendre compte de ces événements. Les âmes désireuses de conversion accourent pour deux motifs : assister à la messe du prêtre stigmatisé et se confesser à lui.

Des calomnies circulent … Padre Pio doit suspendre tout ministère public entre 1931 et 1933. Padre Pio peut alors recommencer à célébrer dans l’église et confesser. A partir de 1950, les supérieurs mettent en place un système de réservation pour les confessions. Le 23 septembre 1968, Padre Pio meurt. 100 000 fidèles participent à ses funérailles.

Le 16 mai 1993, a été envisagée la construction d’une grande basilique de 6500 places, conçue par l’architecte Renzo Piano, pour accueillir un grand nombre de fidèles et de fils spirituels de Padre Pio. Du vivant du Padre Pio, en 1959, une église plus grande que la chapelle du couvent avait été construite : Santa Maria delle Grazie.

Padre Pio est mort en 1968, a été béatifié le 2 mai 1999 et canonisé le 16 juin 2002. Le 21 juin 2009, évoquant Padre Pio, Benoît XVI a dit qu’il « avait prolongé l’œuvre du Christ, celle d’annoncer l’Évangile, de pardonner les péchés et de soigner les malades dans leur corps et leur esprit… Les tempêtes les plus fortes qui le menaçaient étaient les assauts du Diable contre lesquels il se défendait avec l’armure de Dieu, avec l’écu de la foi et l’épée de l’esprit qu’est la Parole de Dieu. Uni en permanence à Jésus, il tenait toujours compte de la profondeur du drame humain pour lequel il s’offrait et offrait ses nombreuses souffrances, et sut se dépenser pour soigner et soulager les malades, signe privilégié de la miséricorde de Dieu… Guider les âmes et soulager les souffrances, voilà comment on peut résumer la mission de saint Pio de Pietrelcina. » Ayant ajouté que l’héritage que le saint a laissé à ses fils spirituels est la sainteté, le Saint-Père a souligné que « sa première préoccupation, son inquiétude sacerdotale et paternelle était toujours que les personnes reviennent à Dieu, qu’elles fassent l’expérience de sa miséricorde et, intérieurement renouvelées, qu’elles redécouvrent la joie et la beauté d’être chrétiens, de vivre en communion avec Jésus, d’appartenir à son Église et de pratiquer l’Évangile. Avant tout, la prière… Ses journées étaient un Rosaire vécu, c’est-à-dire une méditation incessante et une assimilation des mystères du Christ en union spirituelle avec la Vierge Marie ce qui explique ses dons surnaturels et son sens pratique humain. Et tout cela culminait lors de la célébration de la messe… De sa prière, comme d’une source toujours vive, surgissait la charité. L’amour qu’il avait dans son cœur et qu’il transmettait aux autres était plein de tendresse, toujours attentif aux situations réelles des personnes et des familles. Il privilégiait le cœur du Christ spécialement envers les malades et les personnes souffrantes et, de là, est né le projet d’une grande œuvre consacrée au soulagement de la souffrance. On ne peut comprendre ni interpréter correctement cette institution si on la sépare de sa source inspiratrice qu’est la charité évangélique, animée elle-même par la prière. »