Mobilier liturgique

Messe d'inauguration de la chapelle, après restauration, le 4 octobre 2008La chapelle des frères Capucins de Clermont-Ferrand a été restaurée en 2008 et inaugurée le 4 octobre. Elle a été construite en 1856. Dans les chapelles capucines, le mobilier liturgique (autel, tabernacle, ambon, sièges) est habituellement en bois simple (ici, du hêtre), afin de s’accorder à la simplicité voulue par saint François d’Assise. Il a été réalisé pour cette chapelle et offert par un bienfaiteur.

Les fresques ont été peintes par l’iconographe italien, Paolo Orlando, en juin 2007. Dans une chapelle où beaucoup viennent recevoir le sacrement de réconciliation, ces images représentent des scènes évangéliques de la miséricorde divine ainsi que des saints et saintes franciscains qui l’ont vécue. D’autres peintures de saints ont été réalisées par le même artiste en juin 2008.

ChoeurCopyrightAutel
Venant de la racine altus (élevé), l’autel est originellement le haut-lieu de la rencontre entre Dieu et le monde. Dans nos églises, il est le centre de convergence de tout l’édifice.
Il est le symbole du Christ : en effet, Jésus-Christ est à la fois l’autel, comme Dieu, la victime et le prêtre, en tant qu’homme. Le baiser de l’autel par le prêtre, au cours de la messe, est une marque de vénération et de communion. La nappe posée manifeste que l’autel est la table du repas eucharistique. Les cierges évoquent le Christ, lumière des nations.
Reprenant la forme des autels romans, l’autel de cette chapelle signifie Jésus-Christ, pierre angulaire. « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. » (psaume 117)

15 croix du choeurCrucifix
Au milieu du sanctuaire, la grande Croix représente le point focal de l’assemblée en prière… Ainsi nous regardons ensemble vers Celui dont la mort a déchiré le rideau du temple, Celui qui pour nous se tient devant le Père, et nous prend dans ses bras pour faire de nous le nouveau Temple vivant…
Le Seigneur est le point de référence. Il est le Soleil levant de l’histoire… (d’après J. Ratzinger, L’esprit de la liturgie, p.70-71).
Le Crucifix du chœur, en bois massif, a été installé après la réforme liturgique de Vatican II. Il provient du Couvent des Capucins des Brotteaux, à Lyon. A l’occasion de ses confessions chez le père Léonard, son confesseur, le Saint Curé d’Ars priait souvent devant ce Christ.

Vue crucifix tabernacle1Tabernacle
Le tabernacle réalise pleinement ce que l’Arche d’alliance avait représenté. C’est le « Saint des saints », la tente de Dieu, son trône, puisqu’il est parmi nous. Sa présence, la shekinah, demeure maintenant réellement au milieu de nous, dans l’église de village la plus misérable, comme dans la cathédrale la plus prestigieuse.
Quand bien même le Temple définitif ne deviendra réalité que lorsque le monde sera devenu la Nouvelle Jérusalem, le but que désignait le temple de Jérusalem est déjà là, au milieu de nous, de façon la plus sublime. La Nouvelle Jérusalem est anticipée dans l’humilité du pain consacré (Joseph Ratzinger, L’esprit de la liturgie, p.77).

Œuvre contemporaine d’un bienfaiteur, le tabernacle monumental s’inspire de ceux des chapelles de capucins au XVIè siècle. Au pieds du Crucifix qui rappelle la passion, le tabernacle, en forme de rotonde, évoque l’Anastasis – le Saint Sépulcre – de Jérusalem c’est-à-dire le lieu de la Résurrection, le lieu de la Présence réelle et vivante. La forme hexagonale dessine les six points de l’anagramme – le nom – du Christ. Le même chiffre six est aussi symbole d’un accomplissement qui est déjà-là et qui doit cependant advenir. L’Eucharistie est déjà la Présence du Christ et cependant elle annonce le Banquet du Royaume qui n’est pas encore là.
La structure du tabernacle, sous forme d’église, souligne le lien intrinsèque qu’il y a entre l’Eglise et l’Eucharistie. Ne dit-on pas à juste titre que « l’Eucharistie fait l’Eglise et que l’Eglise fait l’Eucharistie » ?

L’architecture,  en forme d’église, figure également la Jérusalem céleste qui descend du  ciel, d’auprès de Dieu. Les douze colonnes qui ornent le tabernacle  représentent les douze apôtres, les piliers de la foi de l’Eglise. Les  douze portes, ou niches, suggèrent les douze portes de la Cité Sainte,  destinées à accueillir les douze tribus d’Israël, c’est à dire les 144  000 élus de l’Apocalypse. La niche, au-dessus de la porte centrale,  figure en médaillon la Sainte Vierge Marie : elle est celle qui nous  donne le vrai Pain venu du ciel ; elle est l’image parfaite de l’Eglise. Dans certaines niches sont placés des saints parvenus à la Jérusalem du Ciel : les statuettes en résine de saint François, de  sainte Claire, de saint Antoine, de saint Pio nous enseignent que « l’Eucharistie  est à l’origine de toute forme de sainteté et que beaucoup de saints  ont rendu leur vie authentique grâce à leur piété eucharistique ! » (Benoît XVI, Sacramentum Caritatis, 94). Enfin, la porte centrale est marquée du signe de la Croix  victorieuse et rayonnante de lumière. Elle est le symbole du Christ, le  même et unique Seigneur « hier aujourd’hui et à jamais » (He 13,8).

ViergeCopyrightAmbon
L’ambon, lieu d’où l’on proclame la Parole de Dieu, doit répondre à la dignité de cette Parole venue habiter parmi nous. Il rappelle à la mémoire des fidèles que la table de la Parole de Dieu est toujours préparée.
Il a été réalisé sur le modèle des pupitres qui se trouvaient au milieu du chœur des religieux, dans les chapelles capucines. Il exprimait la présence vivante du Verbe de Dieu parmi les frères.

La vierge Marie
A l’entrée du chœur, la Vierge Marie en son Immaculée Conception nous rappelle sa disponibilité à la Parole de Dieu vers laquelle elle est orientée.